Sous quelle forme présenter le B2i aux équipes ?

La lecture du document du nouveau B2i soumis pour consultation par le ministère de l’éducation (SD-TICE) peut amèner à de nombreux commentaires. Mais il me semble que plutôt d’entrer dans le détail des compétences utiles ou non (comme le demande l’enquête en ligne) faut-il penser avant tout à « l’utilisabilité du document » final. Or il apparaît que le document qui nous est soumis risque d’amener à une confusion qui pourrait être lourde de conséquences sur la mise en place dans les établissement. En effet en distinguant objectif, référentiel de compétence et feuille position, il apparaît qu’il y a un niveau de trop. Sans entrer dans la bataille « théorique » de l’emploi discutable de certains termes, il m’apparaît, qu’à partir d’une lecture synoptique des domaines de compétences qui met en face les niveau école collège et lycée pour chaque domaine, il faudrait soit supprimer la partie référentiel de compétence soit modifier le découpage entre référentiel et feuille de position en les fondants en un seul ensemble.

La pratique de l’ancien B2i avait mis en évidence le fait que les équipes ne se sont centrées que sur les feuilles de position et ne se sont pas du tout référées au référentiel. D’ailleurs une lecture attentive de l’une et de l’autre montrait que le référentiel n’était pas aussi utilisable que la feuille, on pourrait même ajouter que certaines contradictions entre les deux témoignaient de luttes d’influences.

Dans le nouveau B2i, la recherche de la progressivité dans les domaines de compétence est beaucoup plus claire, évidente et utilisable sur la base des paragraphes « feuille de position ». Si le rappel de l’objectif du domaine semble lui indispensable, il faudrait supprimer l’actuel paragraphe appelé référentiel afin d’éviter des confusions et des débats dans les établissements. A moins que, sans pour autant supprimer l’aspect référentiel comme il est présenté on se contente de définir les compétences terminales.

On peut même ajouter qu’une relecture synoptique critique des seules feuilles de position sous l’angle de la continuité et de la progressivité des niveaux de maîtrise des compétences permettrait d’ajuster au mieux ces propositions (chaque niveau constitue des paliers, pouvant eux-mêmes être précisés pour le niveau d’enseignement (exemple cycle 1 cycle 2 et cycle 3 au primaire). On peut penser que le document final de ces feuilles de position (pouvant aussi être appelées autrement…), s’il permet aux enseignants une « traduction » contextualisée à leur environnement social technique et professionnel, serait un bon outil de travail dans les classes.

Ce travail de traduction, qui est essentiel pour l’appropriation des référentiels par ceux qui ont charge de les utiliser au quotidien, pourrait, en premier, consister à faire élaborer par les enseignants des listes de critères et surtout d’indicateurs communs pour considérer qu’une compétence (appelons ainsi chaque item de la feuille de position) est maîtrisée. Dans le même temps, on pourrait demander aux équipes d’enseignants de concevoir des situations d’apprentissage et d’évaluation (ce sont les mêmes situations) qui permettraient de mobiliser une ou plusieurs compétences et ainsi de vérifier la pertinence des indicateurs retenus.

Simplifier la présentation du B2i et en permettre, voire en favoriser une traduction et une localisation vise à faciliter la mise en place. Si de plus l’on poursuit le cadre fixé dans le premier B2i, on évitera d’ajouter à la confusion possible. C’est en particulier le cas pour la question des compétences totalement ou partiellement maîtrisées (le cas des 80% de Septembre 2005). Le HCE (texte du 23 mars 2006) fait à ce sujet, dans son texte sur le socle commun, un rappel très clair sur ce que signifie la maîtrise du socle. :

« L’exigence dans le contenu est indissociable d’une exigence dans l’évaluation : l’Ecole a une obligation de résultats, effectifs et vérifiables. Des paliers seront définis dans la maîtrise du socle. Une compétence est maîtrisée ou ne l’est pas ; elle l’est quand l’élève réussit de façon répétée un certain nombre d’évaluations. Il ne peut y avoir de compensation entre des compétences qui doivent être acquises par tous et dont la maîtrise sera évaluée par des outils nationaux. »

Il est clair qu’il faut définir clairement ce qui est indispensable et ce qui ne l’est pas, et qu’il ne faut pas laisser aux enseignants le choix des compétences du B2i. Il est clair aussi qu’il faudra se mettre d’accord sur cette maîtrise réelle (et donc les indicateurs et les situations).

Enfin le HCE écrit :

 » L’évolution de chaque élève, compétence par compétence, pourrait apparaître dans un document qui le suivrait tout au long de sa scolarité. « 

On peut y voir ce que d’aucuns ont envisagé depuis plusieurs années, à savoir l’utilisation d’un portfolio, voire d’un e-portfolio, il suffirait de peu de choses pour que des produits comme GiBii (académie de Bordeaux) ou encore Sitiz (académie de Nacy-Metz), par exemple, puissent en être les porteurs. Encore faudrait-il engager tout un travail de formation sur la « démarche portfolio » qui pourrait rejaillir, à partir du cas du B2i sur un ensemble de pratiques d’évaluation, comme l’a proposé l’inspection générale de l’éducation nationale dans son rapport sur les acquis des élèves publié en Juillet 2005.

A suivre

BD

Droit et épuisement des auteurs.

Les internautes profs de maths signalent la disparition progessive du site chronomath : http://www.chronomath.com/ . L’auteur, désormais à la retraite a décidé de fermer son site (pourtant un des plus anciens et des plus référencés). Dans le texte qu’il a mis à disposition pour expliquer son choix, il signale le manque de reconnaissance institutionnelle et la loi DADVSI.

Si l’on comprend l’épuisement devant l’indifférence, voire parfois le rejet de ces « initiatives individuelles et non institutionnelles », il est nécessaire de préciser quelques points à propos de la DADVSI. Le premier de ces points et le principal est qu’elle instaure la dimension commerciale à presque toutes les productions d’information. Ainsi le paragraphe, peu connu, sur les droits d’auteurs dans la fonction publique entérine largement cette idée, confirmant ce que l’on a vu sur les autres domaines. Désormais, si l’on suit l’idée sous-jacente, on aurait le « devoir » de faire commerce de toute production un tant soit peu originale, dans notre société de consommation. Or des voix s’élèves depuis longtemps pour s’opposer à cette idée dominante du « tout commerce ». GNU, Commons creative, sont parmi les plus connues des initiatives permettant ainsi de proposer de mettre dans le « bien commun » ses productions mais en proposant aussi d’en empêcher, si l’auteur le souhaite, toute utilisation commerciale. L’exemple du procés concernant l’auteur du « Da Vinci code » et de sa conclusion qui déboute les chercheurs ayant écrit l’idée initiale du livre, montre que les choses sont loin d’être simples. En effet, un travail scientifique, certes publié, donne naissance à un livre qui fait une fortune à ses promoteurs. Mais il n’y a pas plagiat, il y a emprunt d’idée, ce qui n’est pas la même chose. Le droit est clair là dessus qui distingue les deux. Certains seraient ainsi condamnés à donner tandis que d’autres pourraient en profiter. C’est probablement ce qui a poussé l’instituteur du film « Etre et Avoir » à poursuivre les auteurs et producteurs du film. Lui aussi a été débouté par les tribunaux (et même condamné à payer les frais).

La logique de notre société de consommation est bien sournoise et l’on comprend dès lors l’épuisement des uns et des autres qui voient ainsi certains tirer profit et parfois ne pas reconnaître cette origine (ce qui n’est pas le cas des deux exemples cités ici, puisque officiellement des propositions ont été faites). Comment en plus ne pas comprendre ces auteurs de sites qui se voient pillés, mais jamais honorés et reconnus, parfois même par les lecteurs qui utilisent sans vergogne et sans les citer leurs travaux. Certains de ces pilleurs iraient même jusqu’à reprocher aux auteurs de ces sites de vouloir tirer une contrepartie de ce « travail » dès lors que cette activité prend le pas sur leur activité professionnelle d’origine (citons à cet égard l’écart impressionnant entre le nombre d’abonnés à des revues en ligne comme le « café pédagogique » et le nombre de contributeurs financiers).

Si comme le suggère l’auteur du site chronomath, la reconnaissance institutionnelle est absente et l’ingratitude des pilleurs très grande, on comprend les choix que peuvent faire certains, soit de se tourner vers les logiques de la société de consommation (en les régulant au mieux), soit purement et simplement d’arrêter leur activité. Nombre d’historiques animateurs de listes et de sites reconnaîtront là leur questionnement. Souhaitons que nombre de lecteurs (et non de pilleurs) comprendront les questionnements logiques qu’impose progressivement la culture de plus en plus partagée de notre société : « en avoir le plus possible en dépensant le moins possible ».

A débattre

BD

quatre niveaux d'accès

Les quatre dimensions à prendre en compte pour permettre un véritable accès à une société envahie par les Technologies de l’Information et de la Communication


Pour rendre possible une véritable intégration des TIC, une appropriation par tous les acteurs d’une société, on observe quatre niveaux d’intervention possible. La description de chacun des niveaux ne signifie pas qu’il y ait une hiérarchie ou une progression. Il est nécessaire de décliner les quatre niveaux pour l’ensemble de la population, en modulant les référentiels en fonction des contextes personnels des usagers

Niveau 1 – Posséder ou accéder au matériel (et au logiciel) est le fondement de la notion « d’accès ». Il faut toutefois distinguer différentes formes selon que l’accès signifie la possession ou non de l’appareil. S’il n’y pas possession, l’accès peut revétir différentes formes : prêt, relations amicales ou familiales, espace public, espace associatif, lieu de travail. Pour chaque type d’accès, il est nécessaire d’en préciser les caractéristiques techniques (type de matériel, réseau, Internet, Intranet, sécurité…) car de celles-ci découlent des variations importantes d’accessibilité.

Niveau 2 – La maîtrise technique recouvre un large éventail de compétences. Cependant, il faut considérer qu’actuellement une maîtrise technique minimale appuyée sur une compréhension des gestes est indispensable. Définir un cadre à cette maîtrise technique, un référentiel comme le B2i ou le C2i sera toujours imparfait, mais nécessaire.

Niveau 3 – La maîtrise des usages en contexte spécifique ou professionnel est désormais un niveau d’exigence, lié à l’employabilité, mais aussi à la pertinence des usages, à l’émergence de pratiques sociales et professionnelles acceptables. La définition de tels référentiels (type C2i métiers) est très difficile à mettre au point car les variations de contextes d’usages est tel qu’il est difficile de les prendre tous en compte (on l’observe précisément en comparant les équipements TIC des établissements scolaires). On attachera de l’importance à ce que cette maîtrise des usages ne se résume pas à un seul contexte, mais à plusieurs contextes divers au sein du même univers professionnel

Niveau 4 – La compréhension des enjeux et de la place des TIC dans la globalité de l’environnement social et professionnel constitue un enjeu important de l’accès aux technologies. Référentiel de culture des TIC, ce n’est pas un référentiel centré sur la technique, mais plutôt sur les transformations induites par ces techniques sur les milieux dans lesquels elle est intégrée. Ce niveau vise à développer l’analyse critique de l’intégration des TIC dans un environnement. Ce niveau est celui qui permet de se dégager suffisamment des contraintes techniques et contextuelles pour « inventer » de nouvelles formes d’usage indépendamment des pressions des concepteurs, des zélateurs et des décideurs. On trouvera ci-dessous quelques compétences terminales qui pourraient intégrer un tel niveau

o Evaluer la pertinence des usages personnels et professionnels des TIC par rapport à un cadre éthique fondé sur une anthropologie

o Situer et analyser les conséquences sociales, humaines et organisationnelles du développement des environnements numériques de travail (Intranet, GPAO etc…)

o Comprendre l’articulation des enjeux économiques avec les développements technologiques dans le domaine de l’information et de la communicaion

o Organiser un cadre facilitateur de l’appropriation de changements basés sur les technologies dans un contexte social ou professionnel

o Prendre en compte les évolutions des usages sociaux des TIC dans une dynamique d’activité professionnelle, sur un plan cognitif, psychosociologique, stratégique et économique.

o Développer un cadre d’analyse pour mesurer les enjeux de développement des technologies dans un contexte culturel de sociétés différentes

BD

Technique contre pédagogie

Ils sont de plus en plus nombreux à s’en plaindre dans les établissements scolaires : l’accessibilité des TIC n’est pas adaptée aux besoins pédagogiques et didactiques !

Listons quelques une de ces remarques sans préjuger de l’ordre d’importance de ces remarques :

– Aller dans une salle informatique pose des problèmes de réservation, de déplacement

– Les salles informatiques ne sont pas adaptées pour permettre aux élèves de prendre des notes ou de travailler à plusieurs sur un même poste ou encore de ne pas travailler tout le temps avec les ordinateurs

– L’enseignant ne peut pas circuler dans la salle informatique

– Les logiciels de supervisions de salles informatiques créent plus de problème à l’enseignant qu’ils ne l’aident

– Beaucoup de fonctionnalités sont bloquées, (son en streaming, vidéo, chat, blogs, wiki, etc…) pour des raisons de sécurité ou supprimées (clés USB, micro casque etc..)

– Les procédures pour installer de nouveaux logiciels sont bloquées par les administrateurs réseaux

– l’accès à Internet est aléatoire, et de plus le filtrage installé est bloque toujours des sites intéressants et non dangeureux

– Il y a toujours au moins 10% des appareils en panne dans la salle

– Le technicien qui intervient s’énerve vite dès qu’on lui demande de la souplesse

– Les techniciens critiquent les enseignants qui n’y connaissent rien et s’érigent parfois en policier donneur de leçons pédagogiques…

– L’imprimante partagée n’est pas toujours fontionnelle, comme le réseau…

– …

Cette litanie de remarques repose sur une série de constats variés et accumulés ici en une seule fois. Et quand on se demande pourquoi un grand nombre d’enseignants refusent d’intégrer les TIC dans leur pratique avec les élèves, on commence à comprendre qu’il y a aussi quelques obstacles du coté des techniciens… Ce qui est inquiétant c’est que l’on veut transposer les règles d’organisation des systèmes informatiques des entreprises dans l’école tel quel, sans se poser quelques questions élémentaires, comme celles que l’on se pose d’ailleurs rapidement dans l’entreprise : qui est au service de qui ? qui doit s’adapter à qui ?

Rappelons le avec fermeté : l’informatique scolaire doit être au service de l’enseignement et des apprentissages. On est en train d’observer une dérive inquiétante (et les ENT semblent aller dans ce sens) qui consiste à ce que les techniciens conçoivent des systèmes sans s’occuper des usagers réels, mais en se concevant eux mêmes comme les usagers idéaux. Non l’usager normal n’est pas un super technicen, et il ne faut pas qu’il le devienne. Or nombre de techniciens sans s’en rendre compte (à moins que…) posent de telles contraintes d’usage que seul lui même s’y retrouve dans le fonctionnement. Il est sur que le jour de la porte ouverte c’est bien… de montrer des ordinateurs et de parler sécurité, mais quand le lendemain de cette journée les enseignants ne peuvent utiliser pédagogiquement ces matériels pour réaliser des activités d’apprentissage, on se demande quelle en est la pertinence.

On explique ainsi de mieux en mieux l’impossibilité du passage d’une pratique personnelle à une pratique professionnelle : l’ensemble des contraintes techniques, dont on reconnaît l’importance dans certains cas, au lieu de rassurer empêche l’action. Si le responsable informatique ne veut pas d’ennui avec le matériel, le plus simple c’est que personne ne l’utilise…

Ce billet de « mauvaise humeur » ne veut pas faire un procés sommaire, mais invite, à l’instar de plusieurs collègues qui se sont exprimés dans plusieurs pays sur ce sujet, à tire la sonnette d’alarme. De nombreuses entreprises ont fait les frais de cette dérive, l’école s’y expose en ce moment. Il est nécessaire que les responsables imposent la logique de l’utilisation face à la logique techique et qu’ils mettent cette dernière au service des enseignements… au risque de voir l’école passer à coté des TIC, et cette fois pas par la résistance des enseignants, mais de ceux-là même qui ont la charge de faire fonctionner ces TIC… Seraient-ils de mauvais pédagogues ???

A débattre

BD

Le B2i nouveau est arrivé ?

Pour consultation, grace à la vigilance de notre collègue Emmanuel Le Clainche qui vient de me le signaler, le texte du nouveau B2i est en ligne. Une consultation nationale était prévue initialement du 5 février au 15 mars. Elle a été reportée ensuite eu 20 mars. Or voilà que le texte est en ligne sur le site www.educnet.education.fr/b2i ce 11 mars. Il est annoncé que du 20 mars au 4 avril 2006 une consultation sera ouverte. Cependant quel est notre étonnement lorsque l’on ouvre le fichier pdf mis en ligne sur le site de découvrir qu’il est daté dans l’en tête du 15 mars 2006. On se demande s’il n’y a pas un petit bug !

La publication de ce document est une bonne nouvelle. L’idée de la consultation aussi.Dans le texte introductif, il est demandé que la consultation réponde auw questions :

« Cet item (sujet) a-t-il sa place dans ce domaine ? Cet item (sujet) a-t-il sa place dans ce niveau ? Le libellé est-il à votre avis compréhensible par un élève de ce niveau ? Si vous êtes enseignant, la mise en oeuvre de cet item vous semble-t-elle intégrable dans votre enseignement ? « 

Comme on le constate, il y a un souci de précision et de respect des usagers qui doit être salué. Une première lecture en diagonale (avant une analyse plus approfondie) peut amener à trois remarques : 1 – Il y a enfin une cohérence verticale entre les domaines école-collège-lycée. Ce point est important car la notion de continuité va pouvoir être réellement prise en compte, et permettra aux enseignants de penser la validation indépendamment du niveau du B2i et aussi de transmettre sur la base d’un seul document (espérons le) le suivi de l’élève au cours de l’ensemble de la scolarité.

2 – On aurait pu être surpris que le domaine de l’attitude citoyenne constitue une catégorie à part. Dans le premier B2i lycée, initialement, il était transversal aux autres domaines. Cette idée part du fait que l’attitude citoyenne n’est pas indépendante des pratiques usuelles et elle se base aussi sur les difficultés que rencontrent les enseignants à valider cette compétence prise indépendamment des autres. Fort heureusement le texte explique que les trois premiers correspondent à des compétences liées à des domaines d’activités et les deux autres sont des compétences transversales à l’ensemble des activités. Autrement dit la présentation ne préjuge pas de la mise en oeuvre, ce qui pour beaucoup d’enseignant reste une interrogation.

3 – On découvre dans le texte des compétences marquées « optionnelle ». Il faudra attendre le sens que prendra cette mention. On peut penser que comme pour le C2i des compétences sont obligatoires et d’autres possibles. Souhaitons ici que les enseignants qui le souhaitent puissent ajouter des compétences non listées, comme cela était suggéré initialement dans le texte de 2000.

De plus dans la présentation en ligne, il est évoqué la consultation sur les feuilles de position. Il n’y en a pas de proposée sur le document référentiel. Souhaitons que d’une part la feuille de position soit cohérente avec le texte du référentiel (ce qu’elle n’était pas dans le B2i niveau 2 collège de 2000) et que d’autre part on laisse une liberté pour la conception de la forme et la mise en place de ces feuilles. En effet celles qui seront publiées ne devraient être, selon nous, que destinées au suivi administratif. Il faut en effet que la « liberté pédagogique » puisse s’exercer ici. D’ailleurs l’observation des pratiques depuis cinq années montre que les feuilles de position sont devenues un cadre rigide pour les acteurs qui ne voulaient pas inventer les leur. Il semble que dans un souci d’appropriation du texte par les équipes, ce travail de conception des feuilles et supports d’évaluation au sein de l’établissement soit essentiel (on le voit pour l’enseignement primaire au prise avec des référentiels pléthoriques…). Souhaitons aussi que la demande d’évaluation par l’élève soit maintenue, elle est essentielle dans les réussites de mise en oeuvre du B2i dans les établissements qui l’ont bien fait.

Enfin il manque encore le texte de cadrage qui dans la version initiale avait une importance capitale. Souhaitons que l’esprit initial soit gardé, la conférence du ministère au salon de l’éducation au mois de novembre 2005 le laissait entendre.

Malgrè ces hésitations administratives, saluons déjà le fait qu’après cinq années de pratique, un groupe de travail ait pris le temps d’adapter le B2i en ayant entendu de nombreuses remarques faites par les acteurs impliqués sur le terrain, formateurs, enseignants, chefs d’établissements, etc…

A suivre, de près

BD

La peur du plagiat

La vague est en train de monter : il suffit pour s’en rendre compte de fréquenter ces adresses :

http://www.compilatio.net/

http://leplagiat.net/

http://www.er.uqam.ca/nobel/r30034/plagiat.html

http://www.cybervigie.com/magazine.php3?id=27

Cliquer pour accéder à plagiat.pdf

Etude des termes

http://www.uottawa.ca/academic/arts/lettres/vanden/plagiat.htm

Pourquoi a-t-on peur du plagiat en ce moment ? Parce qu’il devient une réalité de plus en plus observable et repérable, du fait même des technologies disponibles. En effet, si la masse d’informations disponibles sur Internet, et surtout copiable, est devenu colossale, la possibilité de repérer ces copiages est aussi plus aisée, même si certains spécialistes du plagiat sont très habile. Ainsi à l’aide d’un bon moteur de recherche, on retrouvera facilement des phrases caractéristiques d’un texte remis par un auteur. Ainsi on pourra chercher si le plagiat est possible. L’extrème de cette idée de comparaison se fait par l’analyse des textes qui a permis de poser l’hypothèse du doute sur l’auteur réel des oeuvres signées par Molière.

Comme les idées circulent vite, qu’elles sont disponibles en tout temps et en tout lieu dès lors qu’elles sont sur Internet, il n’y a pas de raison que les plagiats, volontaires ou non, ne se multiplient pas. Et la tentation est grande pour l’auteur en mal d’inspiration d’emprunter aux autres, tout comme, paradoxalement, il est tentant de faire un procés à un auteur pour imitation (cf le procès intenté à l’auteur du Da Vinci Code).

Dans nos écoles et nos université, la question est d’autant plus inquiétante qu’elle remet en cause nos vieux principes d’évaluation : il faudrait peut être désormais enfermer les candidats dans une salle après avoir vérifié qu’aucune technologie ne soit à leur portée pour s’assurer de l’impossibilité de plagiat. Mais qu’en est-il pour toutes les sortes de mémoires ou autres… pourra-t-on se contenter de la lecture de l’opus suivi d’une soutenance orale ? Non désormais, il va falloir s’intéresser au processus qui a amené à cette production. Et cela est plutôt un bienfait. En effet comment imaginer que la seule remise d’un manuscrit de 300 pages suivi d’une soutenance de quelques heures puisse suffire pour attester des compétences d’un thésard ? De nombreux directeurs de mémoires, recherches ou thèses, nous affirmerons sans difficulté qu’ils y veillent. Mais de nombreux étudiants ou élèves vous démontreront le contraire…

Faut-il être inquiet du développement du plagiat ?

– Oui, mais c’est surtout parce que les TIC nous révèlent son ampleur qu’ils doivent nous inquiéter. Il était très présent auparavant, mais il était très difficile de le repérer.

– Non car cela va obliger à réfléchir à ce que signifie un « produit intellectuel fini » dont on veut évaluer la pertinence.

Le mythe qui s’écroule en ce moment est celui de « l’oeuvre finie ». L’exemple du film « le cauchemar de Darwin » est révélateur de cela. Il faut d’ailleurs saluer ici chercheurs et journalistes qui n’ont pas hésité à aller chercher derrière les apparences (fusse modestement comme le Monde daté de Samedi 4 mars). Ils ont fait oeuvre de qualité en amenant les parties prenantes à échanger (article de Libération du 1 mars) et à expliquer le processus d’élaboration d’un « produit fini ». Les enseignants vont désormais devoir de plus en plus souvent porter leur attention au processus d’élaboration des connaissances des élèves : sources, copie, reformulation… Le développement des usages des TIC va obliger à reprendre fondamentalement un certain nombre de dispositions d’enseignement et d’évaluation. La proximité entre le simple et le complexe est visible constamment sur les écrans de l’informatique. Or, comprendre, c’est être capable de passer du simple, le déchiffrage, au complexe, l’analyse critique et l’élaboration de nouvelles connaissances. Permettre à tous les jeunes d’une nation d’y parvenir relève d’un pari d’autant plus fou que les modes de régulation et d’évaluation de cette capacité sont encore loin d’être adaptées à cet environnement technologique.

A suivre et à débattre

BD

Enseignants et TIC

On peut lire sous la plume de François Guité à l’adresse : http://www.opossum.ca/guitef/archives/002621.html Un texte bien inquiétant.

En mettant bout à bout les remarques de cet auteur à propos des enseignants on peut s’interroger sur cette « absence des enseignants de la blogosphère » et plus largement sur la relation que les enseignants entretiennent avec les TIC : « Le manque de temps, la fatique, l’individualisme, l’insécurité professionnelle, le retard technologique, une incompétence en écriture et l’immobilisme  » Ouf !

La charge présentée ici est violente, elle doit être analysée à l’aune des pratiques quotidiennes réelles et appréciées aussi en regard des explications (excuses) proposées par l’auteur

Les TIC sont depuis longtemps, avant de la transformer, révélatrices de la culture de ceux qui tentent de les utiliser. A propos des blogs, F. Guité retrouve et rassemble un ensemble de remarques que les animateurs, formateurs, personnes ressources TIC de toutes origines expriment souvent. On avait dès 1985 en France observé les prémisses avec le plan IPT, on l’a retrouvé avec Internet en 1997, on le retrouve avec les blogs en 2005. Comme ici, le Canada (Nouveau Brunswick) lui même, dont on a tendance trop souvent à idéaliser les pratiques de ce coté de l’atlantique (à l’Est), est le terrain d’observations, qui amènent à s’interroger sur la place qu’il conviendrait réellement de donner aux TIC en éducation, mais plus largement à l’innovation et au changement. On pourrait ainsi convoquer les chercheurs qui ont oeuvrés sur la question (M. Hubermann, F.Cros, M. Gather Thurler ou N.Alter par exemple) pour nous aider à comprendre celà.

A peu près au même moment, Robert Bibeau évoquait lui aussi d’autres difficultés en particulier dans le matérel pédagogique à disposition. Il observait aussi le décalage croissant entre l’équipement TIC dans la société (Nettendance Québec 2005 http://www.cefrio.qc.ca/rapports/Rapport_abrege_NETendances2005.pdf) et les pratiques dans les classes (moins de 50% des enseignants).

Il est risqué de désigner les enseignants comme boucs-émissaires de l’échec des TIC à l’école. D’aucuns signalent aussi la faiblesse des ressources, d’autres le désintérêt des responsables des établissements scolaires. Bref l’ensemble de la chaîne de révèle loin d’être parfaite pour parvenir à une complète intégration des TIC à l’école. Mais on oublie là la question primordiale du « pourquoi » articulée dès lors avec la question du « comment ». On a cru à l’évidence et on continue de refuser de s’interroger. Or les indicateurs montrent que tous les niveaux de la hiérarchie scolaire voire même des acteurs de la scolarité sont réservés. C’est probablement qu’ils perçoivent tous que la question n’a jamais été examinée de façon large et approfondie au delà des cercles d’initiés et des « intéressés » (à tous les sens du terme). Même dans les lieux dans lesquels on tente de lever tous les obstacles possibles, on n’a guère davantage d’engouement… (cf les réflexions des politiques des Landes et de CG13 sur les effets de leurs actions).

Une analyse et une étude suffirait-elle ? Non, car isoler les TIC en éducation de la question de l’éducation dans le société est une erreur. Il suffit d’analyser la place prise par la question des TIC dans le grand débat en France pour se rendre compte que c’est très annexe. Même les détracteurs du pédagogismes ne remettent pas (ou peu) en cause les TIC à l’école, hormis pour des raisons de politique marchande, sans pour autant en faire un viatique…

Le constant mouvement d’idées, mais aussi de machines, de dispositif et autres nouveautés technologiques empechent actuellement toute réflexion structurée et durable. Il suffit de regarder les questions sur la formation à distance par Internet pour s’en rendre compte. Une nouvelle idée technologique suffit (au moins dans certains esprits) à remettre en question les conclusions des précédents travaux qui démontrent certaines faiblesses. Mais le commanditaire et le financeur n’aiment pas qu’on dévoile l’échec des choix qu’ils ont faits. Aussi est-il plus confortable d’accepter cette aveuglement que d’engager un débat lucide. D’autant plus que pendant ce temps, chacun, à l’instar de Michel de Certeau, bricole avec ces outils et sa situation. Et c’est peut-être parce que den nombreux bricolages sont encore à faire que la maturité du débat n’est pas encore atteinte. Peut-être faut-il simplement attendre et voir… à condition de ne pas « ignorer » comme le font parfois des acteurs de l’éducation…

A débattre

BD

Gratuité et intelligence collective

Les anciens lecteurs de la liste de diffusion Veille et Analyse TICE s’en souviennent : la question de la gratuité n’est pas nouvelle. Quelque vifs échanges à ce propos avaient lieu dès l’émergence du web dans le grand public. De la même façon, et à la même époque, la question de l’intelligence collective émergeait, aussi bien avec les écrits de Pierre Lévy qu’avec le développement des listes de discussions et autres newsgroups… Deux publications attirent ces temps-ci notre attention : Le Courrier International (n°800 du 2 mars 2006) inscrit sur sa couverture : « Vous avez dit gratuité ? Promesses et limites de l’économie non marchande ». Au même moment, la revue Sciences Humaines met sur sa couverture la question : « Des fourmis à Internet, L’intelligence collective, Myhte et réalité ».

Il faut donc revenir à ces questions, d’autant plus d’actualité que la loi DADVSI revient devant le parlement. On ne reviendra pas sur la gratuité, l’illusion de la gratuité, et la réalité des coûts. Dans une société marchande, tout a un coût ! Même ne rien faire a un coût, les chômeurs le savent bien… Par contre on s’attardera sur l’idée émise dans l’un des articles du numéro de Courrier Internation intitulé « la gratuité ça paie toujours » et extrait du Financial Time et signé par Michael Schrage (p.32). On y découvre que la gratuité est un appat ! Il se pourrait même que ce soit une subvention déguisée. En renversant la question de la gratuité, l’auteur interroge : « A qui profite la gratuité ? » Dans un domaine d’échange de biens non matériels (numérique) et dans lequel la mise à disposition ne retire pas la jouissance du bien à celui qui le donne, il est donc logique qu’une certaine forme de « gratuité » se développe. En fait il s’agit surtout de « marchandises d’appel », autrement dit de moyen de générer des flux de visiteurs vers quelque chose qui peut devenir payant. C’est cela que Soulinge M. Shrage, il ne faut pas s’y méprendre : une économie de la gratuité est en train d’émerger, elle cherche son statut, son rôle et sa fonction dans la société et c’est cela qui dérange.

Pourquoi dès lors faire le lien avec l’intelligence collective ? Parce que outre la dimension mythique que cette expression, comme celle de gratuité recouvre, il y a derrière ces deux questionnements une évolution globale des modes de pensée dans notre société occidentales. Est-ce la peur de la Chine ou de l’Inde et de leur modèle social ? Est-ce la disparition du communisme ô combien mythique ? Il est possible que ces éléments soient des facteurs accompagnants cette réflexion. On peut aussi émettre l’hypothèse que l’individualisme capitalistique, si bien symbolisé par l’image de l’être humain seul devant son ordinateur, est arrivé au bout de sa logique et qu’il n’apporte rien de plus à chacun de nous.

L’intelligence collective fascine l’individu. De la magie des foules à celle de l’organisation taylorienne du travail, en passant par les fourmis et les abeilles, l’idée de l’intelligence collective peut n’être que l’illustration du secret espoir, pour l’Homme, de rester « le meilleur ». individuellement il se rend compte de ses limites, de ses faiblesses. Collectivement il les cache, et peut même penser partager avec d’autres une forme nouvelle d’éthique collective… Les TIC créent volontier cette illusion ou, en tout cas, rendent possible cette illusion. Il suffit de fréquenter les blogs pour se rendre compte de cela ou plus encore d’analyser les comportements des Internautes autour des sites d’échange de toutes natures (biens, rencontres, idées). Si l’on observe plus finement les choses et si l’on revient à quelques idées plus classiques, l’idée d’intelligence collective s’inscrit dans la continuité de l’idée des réseaux. Ce qui, pour faire court, signifie que, pour que l’intelligence collective devienne réalité, il faut d’abord que chaque individu accepte sa juste place dans ce collectif. Désigner l’intelligence collective comme un autre c’est en faire un objet extérieur. Or l’intelligence collective, qui a toujours existé, n’existe que lorsqu’elle est en chacun des individus qui s’en réclament et se positionnent en son sein.

Ce qui est inquiétant dans ces phénomènes, c’est que l’observation des espaces collectifs et collaboratifs montrent que, pour l’instant, une écrasant majorité est extérieure, spectatrice de cette intelligence collective (bien qu’en faisant partie). Autrement dit les faibles taux de participation aux espaces de discussion collectifs sont révélateur de cette difficulté à « faire communauté », « faire collectif », être dans « lintelligence collective ». L’humilité qu’impose l’appartenance à l’intelligence collective reste le principal obstacle à la réalité de celle-ci. Pour l’instant elle reste principalement un étendard défendus par quelques uns, comme la gratuité… A moins que pour cette dernière chacun de nous s’engage dans le projet proposé par Lawrence Lessig autour des Commons Creative dont l’illustration se traduit par ces contrats :

http://fr.creativecommons.org/contrats.htm

A suivre et à débattre

BD

Médailles Olympiques

Avez vous remarqué que les médailles olympiques ont changé de formes ?

Sur le site officiel des jeux on nous explique :

« vide en son centre, la médaille représente la place italienne »

Confirmé par ce passage :

« Dario Quatrini, qui a créé le motif des médailles, s’est inspiré des modèles issus de la tradition italienne des formes et de la fabrication des anneaux, des monnaies anciennes et des ornements. Le cercle, vide en son centre, associe tous les thèmes fondamentaux des Jeux à Turin et incarne le leitmotiv de ces Jeux: la place. »

Si vous observez les sportifs qui reçoivent leur médaille vous aurez probablement comme moi une drôle d’impression : il manient leur médaille comme d’autres manient des CD ou un DVD.

Et voilà, j’ai l’impression que la médaille des jeux de turin ressemble davantage à un CD qu’à un sesterces ! Impression, détournement, erreur de vue… En tout cas je trouve particulièrement intéressant de remarquer que vu l’actuel développement des galettes plates et brillantes que sont les CD et les DVD, on ait choisi ce symbole : comme si 2000 années plus tard, on avait changé de monnaie : désormais le symbole monétaire nouveau est ce support d’images, de sons et de texte que constituent la plupart du temps ces galettes dans notre quotidien.

La sympathique analogie que voilà…. Elle pourrait inspirer tous ceux qui voulant singer les jeux olympiques dans leur quartier se feront fort de remettre d’authentiques CD ou DVD autour du cou des vainqueurs locaux… et non pas ces sesterces revisités par la place ronde, vide, au centre.

On se posera la question de la « place » comme symbole affirmé par ce trou central. On peut avoir du mal à comprendre si l’on est pas Italien peut-être….

A suivre

BD

Décidément les médias traditionnels se portent mal

Le titre de l’article paru dans le Monde, en ligne le 18/02 et qui a pour titre : « Une greffe partielle de la face a eu lieu à Lyon. Saurons-nous bientôt réaliser une greffe totale ?  » mérite que l’on s’arrête sur ce qui est au coeur de la crise à venir des médias. Ce titre comporte une erreur importante, la greffe n’a pas été réalisée à Lyon, mais à Amiens. Comment expliquer cette erreur (ayant accès au sources du dossier, il est facile de le prouver) ?

Les journalistes se laissent peut-être tenter par la facilité de l’image : manque de précision dans les articles, ville importante (Lyon) plutôt que ville moyenne (Amiens), personnalités impliquées connues (Dubernard plutôt que Devauchelle) Les journalistes ne cherchent plus une relation objective des faits mais plutôt des analyses et des interprètations.

Par quelque bout que l’on prenne la question, on peut se poser la question de savoir pourquoi, par rapport à des faits établis, les journalistes relatent certaines informations plutôt que d’autres, voire les tronque ou les déforme. Il est facile de montrer qu’à de nombreuses reprises les médias ont fait ce même raccourci, oubliant l’ensemble de l’équipe amiénoise qui a mené réellement le travail de la greffe, et préférant amalgamer dans celle de Lyon, en charge du suivi immunologique de la greffe, l’ensemble du travail.

Joel de Rosnay, dans son ouvrage sur les pronetaires, ne dit pas autre chose. Méfions nous des informations issues des journalistes amateurs, mais aussi des journalistes professionnels. Désormais les professionnels, pris peut-être par des logiques industrielles qu’ils ne connaissaient pas auparavant, mais aussi pris par la volonté de faire du « visible », voire de se valoriser personnellement, acceptent de plus en plus souvent des approximations. Le même auteur, a l’instar de ce que nous avons écrit il y a plusieurs années, explique que les « médiateurs » sociaux habituels perdent de leur légitimité, de leur autorité. Enseignants, journalistes, politiques et désormais aussi les magistrats sont mis souvent en difficulté. Pour l’instant, il s’interpellent entre eux (les intellectuels français sont aussi dans le lot, comme BHL par exemple) et s’accusent de travers que chacun en réalité a développé : la perte de crédibilité est de plus en plus grande et ce n’est pas ce titre qui va apporter un démenti à cette observation.

L’importance de plus en plus grande à donner à une éducation aux médias (nouveaux ou anciens) ne peut se réduire à énoncer quelques principes d’analyse et quelques bases de l’esprit critique. Au moment où sont mis à notre disposition des outils d’expression facile d’accès (blogs, wiki et autres CMS), il devient urgent de développer chez les élèves la prise de conscience des enjeux à venir d’une information et communication « vraie ». La fonction de médiation sociale est en train de se déplacer. Elle quitte certaines professions privilégiées et se dilue progressivement dans la société. Comme pour la fonction éditoriale, il s’agit désormais de permettre à chacun d’accéder aux codes qu’impliquent l’exercice de ces nouvelles fonction, et pour y accéder, il faudra forcément les pratiquer autrement que pendant une semaine de la presse dont on peut se demander si elle n’est pas en train de devenir la bonne conscience des responsables institutionnels.

A débattre

BD