Démarrer ou finir une année en silence !!!

Non ce n’est pas possible. Aurai-je déserté le web ? N’arriverai-je plus à trouver le chemin de l’écriture et du partage sur le web ? En tout cas le silence relatif de ces dernières semaines que traduit la faible alimentation de ce blog interroge en premier lieu son auteur.

Avant d’aborder les questions qui se posent à la charnière de ces deux années en matière de TICE, il me faut revenir sur la tenue de ce blog et les questionnements qu’il soulève pour son auteur.

De manière régulière, je suis impressionné par la production des autres. D’abord, la quantité impressionnante de textes me pose question quand à la légitimité de cette expression. D’autant plus que je soupçonne nombre d’entre eux d’avoir un quotidien proche du mien, c’est à dire pas mal surchargé. Ensuite, la qualité relative des écrits montre que cette écriture n’a pas le même rôle pour chacun de ces auteurs et surtout ne s’articule pas de la même manière avec la trajectoire personnelle de ces auteurs. Ainsi je me laisse à penser que les blogs sont avant tout de formidables « miroirs à devenir » pour leurs auteurs. D’ailleurs il suffit de regarder la blogosphère et ses éruptions momentanées dans d’autres univers pour se rendre compte du poids de ce devenir potentiel que propulse leur blog (Loïc Le Meur ou Karl Zéro en sont un bon exemple)

Écrire est un engagement sérieux. Écrire et diffuser publiquement ses écrits est encore plus sérieux. L’université française me rappelle souvent à l’ordre en la matière, jugeant la valeur d’un écrit de manière bien particulière (je vous laisse lire les deux ou trais ouvrages parus récemment sur ce monde) et en tout cas se dépêchant de mettre de coté un certain nombre de pratiques d’écritures qui ne sont pas conformes à « certaines normes ». Tentant moi-même de m’affronter à ces normes j’ai cru comprendre que la première d’entre elle était le souci de la pensée de l’autre, c’est à dire de la référence au travail déjà fait, à la preuve, à l’argumentation, au sérieux… Quelle n’est pas ma déception de lire plusieurs des contributions des différentes biennales de l’éducation et de la formation mise en ligne. En effet, outre le fait que nombre de participants n’envoient même pas leur texte, alors qu’ils s’y sont engagés, ceux qui y communiquent feraient bien de poser la question de la qualité scientifique d’une communication dans ce lieu. A moins que cette manifestation ne soit pas scientifique. Alors qu’est-ce qu’un écrit de qualité ? Un livre diront certains, malheureusement je dois constater que certaines collections et de nombreux livres ont des règles variées, voire déroutantes sur le plan scientifique. Le summum serait l’article dans une revue avec comité de lecture. Mais la encore j’ai un doute à la lecture de certains de ces articles dont la présence doit davantage au réseau relationnel qu’à la connaissance intime de l’objet de la communication.

Non, décidément, écrire n’est pas un engagement sérieux. C’est un engagement intéressé, d’accord, mais quel est l’intérêt réel ?

Car je dois bien dire que c’est là un véritable enjeu de l’écriture, quel qu’en soit le support et la diffusion. C’est pourquoi d’abord je me permets cet écrit qui vise à me faire reconnaitre dans la communauté des blogueurs actifs et de surcroit réfléchissant (quelle prétention, tel le miroir). Si je mets l’intérêt au premier plan c’est qu’il me semble qu’il ne faut pas hésiter à mettre les choses à plat. Et ainsi comprendre la dimension « politique » de l’écriture publique. C’est prendre le droit à la vie de la cité que de s’exprimer, de surcroit de la manière la plus aboutie chez les humains, pas l’écrit. Si je prends droit à participer à la vie de la cité, c’est que j’y ai un intérêt qui vaut surement autant que celui des autres. Ce qui arrive désormais avec le développement rapide des possibilités de publier sur le web (et en particulier les blogs) c’est la mise en question possible de toutes les autres formes d’écrit et donc le questionnement pour elles de leur légitimité. Et c’est aussi pour ça que je me suis tu pendant plusieurs semaines sur ce blog. En effet ma légitimité m’a fait défaut ou en tout il m’a fallu l’interroger. C’est ce que je vous invite aussi à discuter en cette fin d’année 2006, en espérant que 2007 apportera quelques nouveaux éléments de réponse autrement convaincants que les récentes et futures manifestations autour du Web2 ou du Web 3 qui, pour moi sont surtout de la poudre aux yeux et de la promotion d’intérêts probablement bien plus légitimes que les miens

Bruno Devauchelle

Le B2i presque debout, oui mais…

La parution de la circulaire d’application du B2i ce jeudi 16 novembre au BOEN met enfin un point final à cette nouvelle mouture et surtout permet aux équipes de se mettre en route. Quelle satisfaction de voir cela aboutir enfin bien qu’il soit « tard »… par rapport à l’année en cours.

Remarquons que l’ensemble des documents est disponible et permet une mise en oeuvre immédiate, sous réserve que les équipes le décident. Notons que le B2i sera intégré pour la session de 2008 au brevet des collèges ce qui confirme ce qui avait été précédemment écrit.

Quelques zones d’ombres auraient mérité d’être éclairées.

– La plus importante est celle qui se trouve dans ces lignes :

« Pour chaque niveau, le B2i est acquis lorsque 80 % des items sont validés (en dehors des items optionnels pour ce qui concerne le B2i lycée) et qu’au moins la moitié des items de chacun des domaines est validée »

Comment comprendre ce passage qui est en contradiction « légale » avec le socle commun. On peut penser que pour le collège, il faudra distinguer le socle commun (tous les items) du B2i (seulement 80%). Et comment interpréter la parenthèse sur les items optionnels du lycée ?

– La seconde est celle qui évoque les deux enseignements devant au minimum figurer sur les feuilles de positionnement pour valider le B2i. Comment se fait-il que chaque item puisse être validé par seulement un enseignant dans ce document alors qu’il était souhaité que les validations de compétences soient faites, dans le texte de 2000, dans plusieurs situations.

– La troisième figure dans ce passage :

« Pour l’année scolaire 2006-2007, la feuille de position est intégrée au livret scolaire qui suit l’élève ou l’apprenti jusqu’à l’obtention du B2i de chaque niveau et renseigne sur la progression de ses acquisitions. Par la suite, elle pourra faire partie des éléments du livret personnel de l’élève. « 

De quel livrets parle-t-on réellement ? Quelle différence entre livret scolaire et livret personnel de l’élève (dont on peut se demander ce qu’il est, s’il s’agit du livret de l’élève de l’école primaire qui serait alors transposé ?)

– Enfin la quatrième concerne directement les acteurs :

« Il appartient aux responsables pédagogiques de prendre les mesures les plus appropriées pour assurer la transition entre l’ancien et le nouveau dispositif pour les élèves déjà engagés dans le processus de validation. »

Chacun va pouvoir se demander ce que signifie une mesure appropriée surtout que ce passage suit celui là : « Les dispositions de la présente circulaire s’appliquent dès sa parution au Bulletin officiel de l’éducation nationale (B.O.), dans les écoles, les collèges, les lycées et les CFA et SA gérés par des EPLE. « 

Cette circulaire permet donc d’y voir plus clair pour cette année de transition. Gageons que même un changement de gouvernement possible dans les mois à venir ne changera rien à ce B2i qui a déjà vécu un premier changement. Même si l’on peut douter du B2i, comme certains qui souhaiteraient un veritable enseignement, au moins qu’on lui laisse le temps de s’installer dans le paysage. C’était au nom du réalisme que la circulaire de septembre 2005, confirmée ici en désaccord avec le socle, avait accepté les 80%. Il reste juste à espérer que le socle commun ne va pas subir le même sort auquel cas il faudra douter de la pertinence et de la cohérence des décideurs de l’avenir de ce socle.

A débattre

BD

Incompétence démocratique ?

Philippe Breton nous livre son dernier ouvrage sur l’incompétence démocratique au bon moment(« L’incompétence démocratique : La crise de la parole aux sources du malaise »,Breton, Philippe,Editions La Découverte,2006,) . D’une part l’approche d’une période d’élections importantes est propice à la réflexion sur le sens de la parole en démocratie. D’autre part l’émergence d’une mise en cause de la démocratie, aussi bien par les groupes les plus extrèmistes (mais là on était habitué) que par de nouveaux acteurs du retour aux anciennes valeurs (là on est surpris par la violence de leur propos), oblige à s’interroger sur sa pertinence. La démocratie, pour l’auteur, est historiquement fondée non seulement parce qu’elle était un sujet de préoccupation des anciens mais aussi parce que depuis les Lumières, elle est un enjeu central du vivre en société du monde occidental et en particulier ouest-européen.

Dans la suite logique de ses travaux antérieurs, Philippe Breton, continue à explorer la place de la parole dans notre société et propose que l’on développe à partir de la maîtrise de la parole les compétences démocratiques. Car c’est dans la façon dont on tient parole dans une société que ces compétences s’exercent et s’observent. Or, après deux siècles (XIXè et XXè) faisant suite à l’appel de la démocratie incarné par la révolution, il faut, d’après l’auteur constater que depuis une vingtaine d’années voire moins, il y a des signes précurseurs d’un effondrement de la compétences démocratique.

Dans son travail de recherche appuyés sur une étude spéculative et quelques expériences de terrain significatives, Philippe Breton tend à mettre en évidence que des signes nombreux dans le collectif social reflètent de plus en plus l’incompétence démocratique montante en chacun de nous.

Car la compétence démocratique est en premier lieu une affaire individuelle. Elle implique aussi bien un regard sur soi qu’un regard sur l’autre. Or c’est désormais l’aveuglement qui semble se développer au travers de deux comportements essentiels : la violence et la défection. Autrement dit les signes nombreux que l’on peut observer autour de nous montrent que l’usage de la violence verbale se banalise et se trouve confortée par le retrait que nombre de personnes vivent par rapport à leur propre prise de parole, choisissant plutôt de faire silence, voire de partir, plutôt que de débattre.

Les illusions de compétence démocratiques sont pourtant nombreuses selon l’auteur : l’école, les technologies de l’information et de la communication, les multiples débats médiatiques, les paroles données aux auditeurs sont autant d’occasion manquées d’exercer la compétence démocratique fondée sur deux éléments principaux, l’empathie et la symétrie.

Démontant les phénomènes de séduction, de spectacle, d’interactivité, entre autres, Philippe Breton nous alerte sur le fait que la compétence démocratique s’exerce de manière identique quelqu’en soit la mise en situation et que même les technologies n’y peuvent rien, malgré les propos des zélateurs de celles-ci.

Si cet ouvrage oscille entre sociologie, philosophie et essais spéculatif, ce qui peut amener à certaines critiques « rationnalistes », il a au moins le mérite de remettre en question des allant de soi comme celui, issu d’une certaine philosophie des Lumières, selon laquelle la rationnalité scientifique est affranchie d’idéologie et pourrait s’y substituer. Ainsi seul le discours scientifique pourrait suffire à gouverner le monde. Rappelant que même ce discours accède aussi à ces limites, l’auteur nous invite à retrouver, au delà de la seule rationalité, le débat argumenté, la conviction, autrement dit, ce qui s’appelle l’opinion, terme malheureusement dévoyé aujourd’hui.

Retrouver le sens du débat, de l’argumentation, de la symétrie et de l’empathie pourrait-être l’autre mission de l’école pour l’auteur. Au lieu de se satisfaire de cette apparence d’enseignement, elle devrait bien plus avant faire de la compétence démocratique un élément central du projet d’éduquer.

Le procédé argumentaire de l’auteur souffre parfois d’imprécisions ou en tout cas de globalisations que certains pourraient considérées comme hatives. En effet certains arguments pris isolément mériteraient débat en eux mêmes au lieu d’être comme c’est le cas dans le livre affirmé sans autre forme de procés. On recommandera cette lecture à tous les enseignants et formateurs en mal de démocratie. il y a de quoi alimenter la réflexion, à commencer par ce passage de la page 229 : « De plus en plus de gens ont du mal à prendre la parole, à s’exprimer devant un groupe, grand ou petit, qu’il soit professionnel, associatif, amical ou familial; cela réprésente même souvent une véritable souffrance pour une large majorité des gens. Beaucoup mettent en place de très nombreux comportements d’évitement de toute situation où ils seraient amenés à parler devant d’autres ».

On ajoutera aussi à propos des blogs, mais facilement généralisable aux pratiques des TIC ce passage p.191 « La possibilité de faire « défection » semble être un élément central de ce modèle oratoire ». Ce qui en d’autres termes signifie que l’on est d’autant plus enclin à s’exprimer à l’aide des TIC que l’on peut exprimer sa violence sans risque puisque l’autre est absent et que, de plus, on peut disparaitre dès lors que les échanges deviennent difficiles à assumer…. Ce qui en dit long sur les pratiques actuellement constatables sur le web.

On recommandera la lecture de cet ouvrage, ne serait-ce que par les questions qu’il pose. Car on peut aussi se demander si cette analyse n’est pas à interroger sur un plan historique (est-ce une nouveauté dans les comportements émergents ?) et sur un plan psychologique (n’est-ce pas une incompétence humaine naturelle à la démocratie ?)

BD

De l'intelligence collective à un collectif intelligent

L’avènement de l’informatique a renouvelé le mythe de la machine intelligente. Si les films du début du XXè siècle avaient mis en scène ce nouvel être machine, les réalités étaient bien sommaires, jusqu’à l’arrivée de l’informatique et de l’imaginaire collectif qui s’en est emparé. Ainsi la machine détiendrait de l’intelligence. Des langages de programmation comme LISP puis comme Prolog ont montré l’étendue mais auss les limites de l’idée d’une machine intelligente. D’ailleurs les japonais qui y avaient investi des sommes importantes ont ramenés leurs projets à des dimensions raisonnables.

Avec le développement de la mise en réseau des ordinateurs, certains se sont emparés de l’expression « intelligence collective » comme d’un nouvel étendard. La représentation sous jacente à cette expression est d’ailleurs largement marqué par cette ancienne idée de la machine intelligente d’une part et par cette autre ancienne idée, issue des systémiciens, entre autres, que l’on est « plus intelligent à plusieurs que seul ». En associant ces deux idées l’intelligence collective est devenue une sorte de mos mythique. Entreprises intelligente, arbres de connaissance etc… sont les avatars de cette idée. Mais qu’en est-il en réalité ? Prenons l’exemple de wikipédia : est-ce de l’intelligence collective ? On peut répondre sans problème que non. pourquoi parce que wikipédia n’est en soi qu’un support aisé de rassemblement de documents divers. Par contre on peut considérer que wikipédia est issu d’un travail collectif de plusieurs intelligences (si tant est que l’on parvienne à définir le terme). C’est pourquoi je pense qu’il faut parler à propos de tous ces produits d’un collectif intelligent et non d’intelligence collective. Dès lors on peut réfléchir sur le sujet avec tranquilité. D’une part la suprématie de l’homme n’est plus mise en question, d’autre part on évite les mythifications inutiles.

Dans de nombreuses situations liées au développement de l’homme on s’est posé la question de la substitution de l’être humain par la machine. La mécanisation puis l’automatisation et ensuite l’informatisation de nombreuses tâches répétitives donnent raison à cette idée de substitution. La recherche en intelligence artificielle et les travaux complémentaires en ont montré les limites. L’exemple de la machine à enseigner en est une bonne illustration car elle aussi traverse le XXè siècle. Les spécialistes de l’apprentissage, psychologues et pédagogues ont rapidement observé l’importance des interactions humaines dans le développement de l’individu, puis du sujet. Dès lors la machine peut trouver une place évidente : elle prolonge l’intelligence humaine en lui rendant plus aisées des tâches traditionnellement plus couteuses en « énergie humaine » qu’en intelligence humaine. Il est devenu banal de dire que la machine ne remplace pas l’enseignant.

Mais qui dit interaction suppose un début de collectif. L’observation du développement des groupes (sociaux, classes, entreprises etc…) montre rapidement l’intérêt d’un collectif dès lors qu’il est affronté à des problèmes qu’il doit résoudre : la diversité humaine facilite la démarche consistant à trouver des réponses, à plusieurs c’est plus facile. En mettant en place une interactivité machinique, on ne met pas pour autant en place une interaction humaine, même si c’est l’homme qui définit la nature de cette interactivité (cf le pari de Thuring). Les foules sont impressionnantes de puissance lorsque l’on se trouve au sein de celles-ci et qu’elles sont réunies par un intérêt commun. Armée, manifestations, concerts, JMJ etc… sont autant d’occasions d’observer l’effet de la foule sur la perception des capacités de cette foule. Que l’on soit dedans ou dehors le sentiment est très fort et l’on peut évoquer chez certains cette idée de « puissance collective » promptement traduite par certains en intelligence. En fait c’est souvent le contraire qui se produit dans les foules : elles ont tendance à faire perdre une partie des capacités intellectuelles de l’individu.

Dès lors que l’on déplace cette idée de foule vers une idée de communauté on pense que cette réduction de « l’intelligence » peut être évitée. Effectivement « le tout est souvent supérieur à la seule somme des parties » dit-on souvent. Mais tant que l’on a pas comparé la notion de somme avec la notion de tout on ne peut accepter cette proposition. Une observation fine montre que le tout n’est pas la somme, mais plutôt le produit (au sens figuré) voire l’exponentiel.

Les mythes sous-jacents à cette idée d’intelligence collective trouvent dont à s’exprimer d’autant plus souvent que ces « allants de soi » sont sensiblement perceptibles : alors, illusion de sens ?

Oui il faut bien le reconnaître c’est l’illusion des sens qui fait croire en l’intelligence collective là où il n’y a que du collectif qui rassemble des intelligences. Comment dès lors nommer le produit de ce collectif des intelligences : « la connaissance partagée » ou encore « la connaissance collective », ou encore la « compétence collective » ce qui pourrait s’avérer plus exacts dans de nombreuses entreprises.

Je propose donc de mettre de coté l’expression intelligence collective et son cortège de propos d’évidence pour se poser la double question : d’une part comment dynamiser un rassemblement d’intelligences ? Et d’autre part, du fait du développement des technologies, comment structurer cette connaissance et cette compétence de façon à ce qu’elle puisse être rendure réellement disponibles aux membres de ce collectif. Les travaux sur le web sémantique vont actuellement un peu dans ce sens, mais ils sont eux-aussi déjà regardés à travers cet imaginaire qui voudra toujours imaginer un avenir de la « machine intelligente »… fut-elle collective…

A débattre

BD

Quel nouveau cadre pour le B2i ?

En septembre 2005 on avait découvert le fameux 80% des items du B2i validés pour permettre l’attribution de l’attestation. Nous avions remarqué à l’époque que cette décision allait à l’encontre du projet initial du B2i mais plus encore de la logique sous jacente basée sur un référentiel de compétence. Ainsi en décrétant 80% suffisant, le ministère dans son souci de réalisme dans le déploiement du B2i, renonçait à la clarté de l’évaluation. Quels seraient les 20% « maudits » ? Ainsi on pourrait imaginer que deux élèves ayant le B2i n’auraient pas les mêmes compétences validées. De la même façon que deux élèves ayant leur baccalauréat compare leurs « notes » dans les différentes épreuves et constatent les « compensations » différentes de l’un et de l’autre, le système scolaire continuait ainsi à promouvoir l’idée que « le flacon importe plus que son contenu ».

Les textes publiés en juillet 2006 (BOEN n° 29 du 20 07 2006) concernant le socle commun ainsi que ceux sur le B2i apportent un nouvel éclairage sur cette question. D’une part les textes sur le B2i n’apportent aucune nouvelle information sur les modalités de mise en oeuvre pour l’école et le collège, et aucune explication pour le lycée. D’autre part le texte sur le socle commun, tout en apportant aucune information sur la mise en oeuvre rappel pourtant que ce sont toutes les compétences qu’il faudra valider (même si le texte n’est pas formulé ainsi, c’est, selon nous, la seule lecture qui puisse en être objectivement faite).

Ainsi pour le B2i, en l’absence de la circulaire de mise en application qui comporterait au moins les feuilles de position qui ont été mises en ligne en date du 15 septembre 2006, il nous faudrait nous en tenir aux textes antérieurs, donc celui de septembre 2005. Or il entre manifestement en contradiction avec ce que le socle commun réclame.

Le B2i collège constitue le référentiel de l’item du socle commun « 4 – La maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication « . D’ailleurs il est indiqué dans ce texte de juillet 2006 que « Les connaissances et les capacités exigibles pour le B2i collège (Brevet informatique et internet) correspondent au niveau requis pour le socle commun. »

On s’aperçoit donc que si le socle commun est respecté il faudra que tous les items du B2i soient validés pour que le socle commun le soit aussi. La contradiction avec le texte de septembre 2005 est flagrante. Que faut-il faire ?

Les 80% ,auxquels a été adjointe l’idée que deux disciplines minimum étaient convoquées pour valider le B2i, répondaient à un souci de favoriser la mise en place du B2i en accédant à une demande formulée à plusieurs reprises par certains enseignants et chefs d’établissements. Il faut bien reconnaître que cela n’a eu que très peu d’impact dans les établissements. le vrai problème était ailleurs. Dès lors on peut se poser la question de ce que va devenir le socle commun sur le plan de sa mise en oeuvre concrète. On peut penser que l’absence de circulaire d’application du B2i publiée au BO est l’écho d’un certain embarras ministériel, tout comme l’absence de précision sur la mise en oeuvre concrète du socle. En effet si, comme nous l’avons écrit dans le numéro de la revue « les cahiers pédagogiques » consacré au socle commun, le B2i est un précurseur du socle, alors on peut déjà imaginer ce que pourrait en être sa mise en place concrète. Mais on s’imagine aussi les résistances qui ne manqueront pas d’émerger sur le terrain. Comment accepter un socle à 80% ? Cela serait un incroyable renversement et pour tout dire un renoncement. Peut-on valider les items du socle par de simples épreuves externes alors que l’on sait que les compétences se construisent et s’observent dans le temps et dans des contextes variés plus qu’elles ne se mesurent ponctuellement ?

Force est de constater les atermoiements actuels. Il est vrai que le retour sur la scène du débat de la place de la note (confère la votation du canton de Genève de septembre 2006) ne facilite pas les choses. Toutefois il est temps que les choses prennent forme concrètement car les promesses et le consensus autour de l’idée de socle commun pourraient devenir une rupture, un déchirement national sur l’idée de ce que l’école apporte à la nation. D’aucuns sont prompts à agir dans les couloirs des ministères pour faire valoir leurs idées, mais c’est dans les classes, au quotidien, que se vivent ces questions, il est temps que les conseillers du prince reviennent à ce principe….

A débattre

BD

La video dans les cartables

L’extraordinaire développement de Youtube (comme son homologue français Dailymotion et d’autres à venir sur la toile) jusqu’à son récent rachat par Google n’est pas qu’un phénomène de réussite économique comme on aime à les mettre en avant (le garage, l’idée, le succès, l’argent…, le banissement…). Non c’est plutôt un signe nouveau que les usagers donnent aux analystes et aux financiers qui croient diriger le monde en lui imposant leurs modèles.

Le premier enseignement que l’on peut tirer de cet exemple c’est qu’un produit ou un service a d’autant plus de succès qu’il répond à un besoin d’une part suffisamment importante de la population. Mais ce qui est compliqué c’est de déceler ce besoin de manière rationnelle. Expliquer après coup que les créateurs de Youtube ont eu une vision rationnelle c’est oublier tous ceux qui ne l’ont pas eues avant. Or il n’y a rationnellement aucune raison pour que deux personnes dans un garage aient plus de capacité d’analyse rationnelle qu’une armada d’employés d’une grande société, fusse-t-elle Google !

Il faut donc aller chercher du coté de l’irrationnel économique et industriel. Que des jeunes imaginent un nouveau service ,’a en soi rien d’anormal quand on connait les mécanismes intimes de la créativité. Que ce service devienne un succès auprès du grand public relève de cet irrationnel qui se trouve dans la rencontre de tendances, « phénomène d’émergence » dont la prévision rationnelle est impossible. En effet en croisant un besoin, le partage de ce besoin, les technologies, l’acceptation sociale etc… il faut un nombre de facteurs très importants pour que cela devienne réellement un succès.

Au delà de ce premier enseignement, il y en a un deuxième qui m’est apparu en entendant récemment un enseignant me dire qu’il utilisait Youtube pour ses cours. Ce que l’on observe ici c’est la maturité de l’audiovisuel. L’informatique ou plutôt le tout numérique est en train de libérer l’audiovisuel du carcan dans lequel les « grands médias » l’ont enfermé. Ainsi chacun se sent progressivement libéré de ce carcan des « circuits de distribution » contrôlés. Les jeunes, en adoptant rapidement le peer to peer pour leurs musique avaient donné le signal. Ils n’y avait peut-être plus qu’à suivre. EN titrant ce 11 octobre sa Une sur la télévision à la demande « fais toi ta télé » Libération se trompe. Les usagers ne veulent pas se faire leur télé, il veulent mettre les contenus à leur disposition « on demand ». Ils ne veulent pas réinventer la télévision, c’es TF1 et autres grandes chaînes qui veulent rattrapper le train qui est déjà parti.

L’enseignant qui utilise Youtube dans sa classe a enfin pu trouver la souplesse dont il rêvait. Il peut accéder à une variété de vidéos courtes qu’il peut choisir comme il veut et ainsi proposer à ses élèves. Certes ils ne sont pas encore nombreux, il manque encore quelques outils simples et une accessibilité réelle aux ordinateurs dans les établissements scolaires. Mais le mouvement est amorcé : faire une vidéo est à portée de téléphone portable, assembler des bouts de vidéo et de son et se transformer en monteur, réalisateur est à la portée du premier venu (les logiciels sont intégrés dès l’achat de l’ordinateur….

Mais c’est illégal ! On entend déjà les cris habituels des défenseurs du droit qui ont amené l’école à être plus frileuse que jamais vis à vis des technologie, au point que les jeunes la raillent… La loi DADVSI et ses rectifications ultérieures n’y pourront rien, on peut parier qu’il faudra remttre l’ouvrage sur le tapis dans les prochaines années, tellement ce sera dépassé.

Le cas Youtube signe la révolution vidéo qui émerge en ce moment. Elle se fait sans bruit depuis plusieurs mois, et vient de se retrouver sur le devant de la scène. Alors que sagement le monde scolaire réfléchit à l’éducation citoyenne avec les TIC, ce que l’on peut comprendre, les pratiques ordinaires ont une nouvelle fois pris de vitesse les décideurs. On peut y voir un autre signe qui me semble beaucoup plus sain : le refus des dictatures médiatiques et de ses lois complices (faites pour protéger les richesses de ceux qui tiennent le pouvoir de ces médias).

Il reste une forteresse à prendre : celle de la publicité. Pour l’instant le modèle économique et culturelle de la publicité reste stable. Il se pourrait bien qu’avec leur envie d’inventer et de refaire le monde, les jeunes utilisateurs des technologies ne viennent nous proposer de renoncer à cette autre dictature, bien plus souterraine elle, celle de l’incitation à consommer. Si dans les populations les plus pauvres, cela se traduit par des révoltes très violentes, parfois religieuses et communautaristes, il se pourrait que dans les classes moyennes cela se traduise par l’ouverture de nouvelles voies du vivre ensemble, du bien commun, de la solidarité que beaucoup de ces patrons de grands groupes financiers ou médiatiques ont oublié, tout en faisant croire qu’ils y apportaient leur soutien.

Nous, adultes, avons ouvert une boite noire, les jeunes sont en train d’inventer le vivre avec de demain. Bonne chance, comptez sur nous…. peut-être ?

BD

Les réseaux numériques éducatifs, la thèse de Gérard Puimatto

Gérard Puimatto n’est pas un nouveau venu des TIC en éducation. Nombreux sont ceux qui ont lu ses ouvrages et articles à propos des réseaux et de l’école. Et pourtant, comme plusieurs d’entre nous, acteurs impliqués, il a choisit de mener à bien le difficile exercice de la thèse. Soutenue en Juin 2006 à l’université de Paris 13 et effectuée sous la double direction de Pierre Moeglin et d’Eric Bruillard, la thèse de gérard Puimatto est disponible en ligne sur le site Internet de l’INRP : http://www.inrp.fr/vst/Recherches/DetailThese.php?these=670

Reconnaissons en premier lieu qu’il est toujours très délicat de mener une thèse sur un thème auquel vous travaillez au quotidien : « Les réseaux numériques éducatifs, régulateurs acteurs et vecteurs de l’évolution des pratiques et de l’organisation des établissements et de l’institution scolaire ». Contrairement à ce que l’on peut croire, il ne suffit pas d’être proche du sujet que l’on travaille pour faire une thèse, il faut aussi savoir s’en distancer et c’est une réelle difficulté que Gérard Puimatto semble bien avoir dépassée. En effet alors que le gouvernement relance les ENT à cette rentrée (cf le discours du 14 Septembre de Gilles de Robien), la gageure de ce travail était de permettre une lecture diachronique de la place des réseaux en éducation qui pourrait donner des éléments de compréhension sur ce qui se passe en ce moment. Même si, comme pour toute thèse, un décalage dans le temps fait que celle-ci mériterait d’être désormais actualisée, l’ensemble de ce travail fournit un cadre de lecture très riche pour ce que nous pouvons observer en ce moment. n peut le constater en lisant ces quelques passages de la fin de la deuxième partie de la thèse qui reconstitue les cinq grandes étapes des réseaux éducatifs.

On lit notamment : « Les déploiements d’ENT ne sont pas fondés sur une volonté a priori de changement pédagogique, mais davantage dans une perspective d’infrastructure et d’aménagement territorial. (p.427) »

Cette approche critique semble encore bien actuelle. tout ceomme les lignes écrites un peu plus loin : « Les premiers ENT déployés souffrent d’une pauvreté de leur cadre fonctionnel, en particulier relativement aux environnements habituels ordinateur personnel, réseau local, services Internet. Ils n’apparaissent pas aux usagers comme une solution substitutive des environnements habituels, mais comme un ensemble de services d’information que l’on peut utiliser autant que de besoin. La part d’usage dans le temps scolaire reste très limitée, voire inexistante ; les usages identifiés par la CDC relèvent davantage de la sphère domestique. »(p.428)

Dans ce passage on sent bien que cet écart constaté demande à évoluer et que son évolution sera un signe important dans l’appropriation des ENT.

Enfin, et c’est une question cruciale, il met en évidence le peu de lien entre la sphère administrative et la sphère des ENT : « la sphère administrative conduit sa propre démarche d’urbanisation et de mise en cohérence de ses systèmes et applications de gestion, sans qu’une réelle interconnexion soit établie a priori avec le fonctionnement des ENT (p.454)

Comme on le voit l’analyse est sans complaisance, et en même temps étayée sur des données collectée depuis de nombreuses années au travers de pratiques en lien avec les acteurs impliqués dans les établissements et l’ensemble de l’éducation nationale.

En choisissant de parler de « réseaux numériques éducatifs » et d’environnement plutôt que d’espace, il se démarque de la terminologie actuellement employée dans le monde scolaire. En effet le choix du terme éducatif doit nous alerter car il signale que l’auteur ne peut pas envisager le développement des réseaux sous le seul aspect de l’école mais bien sous sa dimension globale qui resitue l’école dans le paysage éducatif et social. « « Le » réseau numérique éducatif au singulier, un peu à la manière dont le matériau composite trouve son homogénéité dans un assemblage harmonieux d’éléments d’abord hétérogènes, permet une approche globale d’un phénomène ; mais ce sont aussi « des » réseaux qu’il convient de prendre en compte pour en appréhender la diversité constitutive. »(p.547)

L’un des constats de la conclusion est le suivant : »Un rôle des acteurs minoré dans l’institution, qui se reconstitue ailleurs, dans les sphères personnelle et associative » montre le paradoxe qui monte en ce moment mais que Gérard Puimatto n’a pu aller explorer à fond ce qu’il déclare d’ailleurs avec lucidité et honnéteté dans le passage suivant :  » Inachevé, d’abord, parce que le choix d’une approche globale n’a pas permis d’entrer dans l’analyse des hétérogénéités et des situations locales. Inachevé, ensuite, parce que l’analyse technologique et communicationnelle n’a pas conduit à interroger, par exemple, les aspects pédagogiques ou sociologiques. Inachevé enfin car la situation des réseaux numériques éducatifs reste fortement évolutive, leur histoire ne s’arrêtant pas au terme de ce travail de recherche. »(p 569)

La thèse se termine sur cette phrase : « La période à venir est porteuse de larges potentialités et ne manquera pas d’apporter des rééquilibrages entre les approches des macro-acteurs et celles des usagers. »

On peut sans doute faire confiance à Gérard Puimatto pour continuer à oeuvrer sur ce champ et à continuer de nous alerter sur l’évolution des « réseaux numériques éduatifs » Félicitation Monsieur Puimatto, pour ce travail, son aboutissement et sa reconnaissance universitaire.

Bruno Devauchelle

Place des TIC dans la consommation des ménages

L’INSEE a publié dans le numéro 1101 de la revue Insee Première de Septembre 2006 des chiffres particulièrement intéressants sur la consommation des ménages dans le domaine des TIC : http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1101/ip1101.html . De 1960 à 2005, passant de 1,3% à 4,2% du budget, les dépenses consacrées aux TIC sont devenues un poste significatif dans la vie des ménages. En France comme en Europe les TIC sont présents de façon de plus en plus massive, signifiant une mutation réelle de l’environnement technologique du quotidien familial. Si l’équipement informatique reste, en France en deça de ses voisins, c’est l’accès haut débit qui lui les dépasse presque tous. Intéressante donnée que ce déséquilibre entre l’équipement informatique, l’accès haut débit et le téléphone mobile pour lequel nous sommes nettement moins équipés que nos voisins (hormis les polonais).

Ce que la revue ne dit pas mais que l’INSEE a donné comme information significative sur son site c’est l’évolution des ordinateurs dans un rapport prix/performance. L’augmentation constante de l’ordre de 10% par an depuis près de 10 ans met bien en évidence celui-ci et est très impressionnant : les prix baissent constamment et les performances vont croissantes pour le même prix…. Autrement dit pas étonnant que nos achats d’une année soient très rapidement dépassés, donnant parfois un gout amer à de pseudos bonnes affaires.

Reste que malgré cette évolution les français sont moins équipés que plusieurs de leurs voisins dont notamment les anglais et le allemands. Attention, il s’agit de statistiques qui concernent l’ensemble des ménages. Les statistiques complémentaires concernant certaines catégories de ménages (avec enfant en particulier) donnent de ce tableau général un éclairage complémentaire intéressant, dont on dispose récemment de certaines informations dans le rapport 2005 du CREDOC (malheureusement indisponible aux adresses données sur Internet ces temps derniers).

A suivre donc cette évolution.

BD

B2i et C2i2-E, une étape

Le CNDP publie dans ses dossiers de l’ingénierie éducative un numéro consacré au B2i et au C2i niveau 2 dit des métiers de l’enseignement.

Après le BOEN du 20 Juillet concernant le B2i est paru le BO du 15 Septembre concernant la ise en place du C2i métiers de l’enseignement. Ce numéro des dossiers de l’ingénierie éducative arrive à point nommé et peut être même un peu en avance comparé au premier numéro qui lui avait été publié plus d’un an après la msie en place du B2i et avait ainsi pu rassembler de nombreuses ressources existantes.

On trouvera le sommaire ainsi que quelques articles disponibles à l’adresse http://www.cndp.fr/DossiersIE/55/som55.asp on pourra aussi se procurer ce numéro 55 dans les CDDP et autre CRDP.

Les repsonsables éditoriaux confirment d’ailleurs ce choix : « À l’occasion de la sortie du nouveau référentiel du B2i, Les Dossiers actualisent leur aide à la mise en place de ce Brevet et du C2i2e : du côté des idées, en revenant sur la courte histoire du B2i, en interrogeant la politique de certification du C2i, en éclairant le dilemme approche par compétence contre apprentissage par l’expérience ; sur le terrain, en présentant les situations particulières à l’échelle de l’académie, du district ou de l’établissement ; du côté du C2i, en commentant des tests et des documents proposés par les formateurs aux enseignants et qui révèlent les pièges à éviter dans le B2i. »

Ce qui importe en ce moment est donc un regard d’étape sur cette évolution majeure et discutée par certains dans la manière d’envisager l’introduction des TIC dans le système éducatif. Le C2i2E est la dernière pierre de l’édifice, il est obligatoire d’organiser sa mise en place cette année dans tous les IUFM. Cela va sans doute poser de nombreux problèmes qui ne manqueront pas d’être débattus dans les prochains mois, peut-être même en lien avec le nouveau cahier des charges des IUFM qui est en cours de rédaction.

Du coté du B2i lycée, la vraie nouveauté, il faudra analyser comment cela va évoluer dans les établissements qui vont commencer à s’approprier ce nouveau texte et surtout la nouvelle modalité de certification induite par le B2i.

A suivre donc, attentivement

BD

Le C2i enseignant enfin ?

Après deux années d’expérimentation (commencée le 1er décembre 2004), le C2i métier de l’enseignement (C2i2E) rentre dans le cursus de la formation initiale des enseignants comme le montre la CIRCULAIRE N°2006-147 DU 5-9-2006 parue au du bulletin officiel B.O. n° 33 du 14 septembre 2006.

Il est écrit que « tous les IUFM entrent dans le processus  » et plus loin que « Il est attendu que les IUFM créent les conditions de réussite pour que le plus grand nombre de stagiaires soient certifiés tout en maintenant le plus haut niveau d’exigence possible. » L’injonction est claire, mais, au vu des fonctionnements actuels elle est peut-être un peu paradoxale… mais il faudra voir…

Les conditions de délivrance sont claires et pratiques. Il faudra maintenant passer à la pratique. Et c’est là que quelques interrogations sont à lever : comment valider le C2i2E en IUFM ? Comment prendre en compte le terrain d’application sur lequel les étudiants sont en responsabilité dans le deuxième année de formation ? comment faire vis à vis des étudiants dont une grande partie n’a pas encore validé le niveau 1 du C2i (et encore moins le B2i) ?

Une analyse approfondie du texte du C2i2E et des pratiques des enseignants nous amène à postuler qu’il est impossible de valider l’ensemble des compétences si on ne prend pas en compte les pratiques du terrain des enseignants dans les établissements eux-mêmes. De plus il nous semble impossible (et absurde…) de dispenser un enseignement des compétences énumérées. Elles ne peuvent se construire que dans des situations, des activités et des tâches intégrées à la pratique du métier d’enseignant.

En travaillant régulièrement avec des jeunes enseignants on perçoit très facilement que cette certification demande un cadre dont nous nous apercevons que pour l’instant il est absent. Il y a bien une forme d’injonction paradoxale identique à celle observée dans les premiers temps du B2i.

Gageons que d’aucuns sauront se saisir de cette opportunité pour dépasser ce paradoxe et remettre les choses dans le bon sens : celui d’un véritable développement des compétences professionnelles à l’intégration des TIC dans le métier d’enseignant….

A suivre

BD